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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/225

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Méliador

29355 Dist Hermondine : « C’est tout cler.
« Il scet bien que nous le veons
« Et que de li espoir parlons ;
« Si en fait trop mieulz la besongne.
« Ossi cilz a la rouge brongne,
29360 « Qui une blance dame porte,
« Au voir dire biel se deporte.
« Moult a ci de bons chevaliers,
« Bien combatans et bien mesniers
« Pour le tournoy et pour la guerre.
29365 « On ne poroit hui trouver terre
« Ou on en recouvrast otant ;
« Car ci sont li bien combatant
« Et preu chevalier de Bretagne,
« Et s’en y a tamaint estragne
29370 « Par les quelz la feste est parfaite. »
Ensi Hermondine s’afaite
A parler des chevaliers preus,
Et se ne sont que elles .ii.
A toutes ces parolles dire
29375 Qui deveroient bien souffire
As chevaliers, s’il les ooient,
Qui en leur presence tournoient.



Cilz tournois estoit moult plaisans :
La veoit on les mieulz faisans
29380 Des fenestres ou dames sont,
Car li manoirs fu sus .i. mont
Dont on veoit tout le pays,
Qui estoit au tour tous onnis,
Et s’il le fu, il l’est encor. f. 215 d
29385 Hiraut crient : « Au soleil d’or
« Demorra hui ceste journée.
« Encores n’a perdu s’espée,
« Et s’en a fait devant les dames