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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/227

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Méliador

29425 « C’est cilz qui ce soleil d’or porte,
« Ossi l’eut il devant la Garde.
« Ces .ii. volentiers je regarde,
« Car il se mettent en grant painne
« D’avoir honneur, qui qui y painne.
29430 « Tantost seront l’un devant l’autre. »
E les vous, espées sus fautre,
La seconde fois rencontré
Et l’un par dedens l’autre entré,
Moult fierement et par proece.
29435 N’en y a nul qui ne s’adrece
Et qui son compagnon n’entame,
Et dist Phenonée : « Par m’ame,
« Luciienne, belle cousine,
« J’en veoie ores bien le signe
29440 « Qu’il avoient tres grand desir
« De l’un l’autre encor envaïr.
« Aultre fois se sont hui trouvé
« Et l’un contre l’autre esprouvé. »



Li doy chevalier dessus dit
29445 Prendent solas et grant delit
Au tournoiier de leurs espées,
Qui sont en acier bien temprées,
Et moult vaillanment se requierent.
Dessus les hÿaumes se fierent
29450 Grans cops, sans yaus point espargnier ;
On les oïst moult bien forgier
Trois arpens. Lonc ne fust la noise f. 216 b
De celle part. Tous se renvoise
Li tournois pour yaus departir,
29455 Mais ançois c’on peuist venir
Jusc’a yaus, saciés pour certain,
Cescuns de l’espée en la main
Se furent longement batu,