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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/238

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Méliador

« Avés conquis de ceste queste. »
29805 Li rois le prent lors par la teste
Et le baise premierement,
Et rois Hermons secondement,
Et tiercement li dus ses peres.
Or sont la grandes les materes
29810 De resjoïr oultre mesure.
Gens s’enfuient bonne aleüre
Devers la roÿne et les dames,
Et recordent, jurant leurs ames ;
« Dames, dames, vous ne savés
29815 « Celi que hui veü avés
« Tournoiier si tres vaillanment,
« Et qui a conquis proprement
« Le pris par son bien tournoiier,
« C’on claime le bleu chevalier ?
29820 « C’est voir Melyador, sans faille,
« Li filz au duch de Cornuaille.
« Tantost venra, car on l’amainne. »
Les dames, qui sont plus proçainne
De la roÿne de Bretagne,
29825 Ne tiennent pas a trop estragne
Ceste nouvelle, mes a grande. f. 219 a
La roÿne as disans demande :
« Dittes vous voir ? » — « Oïl, voir, dame,
« Car nous avons veü, par m’ame, [1]
29830 « Comment on l’a recogneü. »
Adonques euissiés veü
Dames grandement resjoÿes,
Quant ces nouvelles ont oÿes.



La estoit dalés la roÿne
29835 La ducoise, courtoise et fine,

  1. 29829 avons, B l’avons.