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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/26

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Méliador

Phenonée adont li recense :
« Voires, biau sire chevaliers.
« Vous disiés ores de premiers
« Que pour m’amour souffrés telz painnes,
22505 « Et je percoi que non certainnes
« Sont vos parolles vraiement. »
Respont Agamanor : « Comment ? »
— « Vous l’orés, » ce dist Phenonée,
« Bien est une aultre dame née
22510 « Pour quele amour en tel argu
« Vous portés hÿaume, et escu
« Et vos armes toutes entieres ;
« Tant percevons en vos manieres,
« C’est la fille a ce roy d’Escoce.
22515 « Or veés se je vous approce
« Raison qui est toute certainne,
« Et vous dittes qu’en tres grant painne
« Estes mis pour l’amour de moy,
« Qui ne cognissiés tant ne poy,
22520 « Quant de l’ostel vous partesistes
« Et en la queste vous mesistes.
« Dittes moy, ceste dame blance,
« Que vous portés or d’ordenance,
« Esçou pour moy ou pour ycelle
22525 « Qui est si noble damoiselle
« Que tous li mondes en travelle ?
« Bien vi vostre targe vermeille
« Au behourt, par devant Tarbonne,
« Et sçai bien que fortune bonne
22530 « Euistes la de tournoiier,
« Mais peu vous y pooie aidier
« Fors l’amour de belle Hermondine. » f. 166 b
Agamanor par grant doctrine
Respont lors, car il le couvient,
22535 Et dist : « Chiere dame, il avient
« C’on se part bien de son hostel