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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/267

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Méliador




Entrues que les dames s’avisent,
Chevalier entre yaus se devisent,
Li pluiseur en signe d’amour f. 225 d
Et dient : « Compains, je demour
30740 « En tel marce et en tel pays.
« Je me tenroie pour trahis
« Et deceüs, se Dieus me gart,
« Se vous chevauciés celle part,
« Ou auques priès, sus celle voie,
30745 « Et vous ne faites que vous voie. »
Et la ont l’un l’autre en couvent
Qu’il se veront assés souvent,
Tant par amours que par les dames,
Que pour continuer les armes,
30750 En quoi il sont fait et nourri.
Li rois Artus, qui moult chieri
En son temps tous esbatemens,
Leur prie et leur fait par ses gens
Priier chierement, et de cuer,
30755 Qu’il ne laissent a nul fuer
Que il ne soient a sa feste,
Et cascuns en jure sa teste
Qu’il y seront, s’adont il vivent.
Ensi en cel estat s’avivent,
30760 Et afferment au noble roy
Que cescuns, selonch son arroy,
Y venra a l’esté qui vient,
Puis que venir les y couvient.



Jay assés, en mon sentement,
30765 Arresté le departement
Des dames et des chevaliers ;
Mais je vous voeil, il est mestiers,
Ains que j’en die plus avant,