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Appendice

De sa plaisanche, autrement non.
Bien cougnissoit le grand renon
Dou chevalier au soleil d’or
Et que la, dou chief jusc’au cor,
20 Il n’y avoit milleur de li.
Et grandement li abelli,
Car mies n’en avoit envie,
Mais, pour moustrer a ceste fie
Sa proeche par devant ceste
25 En quel nom il fu a la feste
De Tarbonne, ch’est Phenonée,
S’en vint ou fort de la meslée
Li preus le tournoy renforchier,
Et droit sa baniere adrechier
30 En la place devant le roy
Artus, qui en tres bon arroy
Et volentiers le regarda
Et forment le recoumenda. col. b
Phenonée estoit en la loge,
35 Qui avoech la roÿne loge,
Et les dames de leur costé.
Dou tout sont si oel aresté
Sus Aghamanor, ce sachiés,
Et dist : « Se mes cuers est blechiés
40 « Pour che chevalier, il le vaut,
« Car a proeche pas ne faut.
« C’est cils qui fu devant Tarbonne
« Si bons que le pris je l’en donne
« Et la li fu dounés de tous ;
45 « C’est cils qui me sambla si dous
« Et si gratïeus en langage.
« Je ne sçai s’a folle ou a sage
« J’en serai nullement tenue ;
« Mais je sui toute pourveüe
50 « De ly amer oultre l’ensengne
« Plus que chevalier de Bretagne.
« Car, bien sçai je, ne puis avoir
« Le plus preu, de ce je di voir ;
« Hermondine l’ara sans doubte,