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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/28

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Méliador

« Je vous voel de ceste ordenance
« Parler, car forment il me touce.
« Savoir devés, ma dame douce,
« Que quant de l’hostel me parti,
22575 « On scet assés sur quel parti :
« Sus l’estat que dame Hermondine
« A mis sus et pour quoi chemine
« Mains chevaliers par les contrées.
« Au departement mes pensées
22580 « Furent a ceste vraiement,
« Tout ce vous di notorement,
« Mais pas n’i estoient si fort
« Enracinées jusc’au bort
« Que bien oster ne les pooie,
22585 « Toutes les fois que je voloie.
« Je l’amoie pour son renom,
« En cuer, pour aultre cause non,
« Car onques en jour de ma vie
« Ne le vi ; ossi ne croi mie
22590 « Que je le doie ja veoir
« Jusques au darrain jour, pour voir,
« Que ceste queste prendra fin.
« Dame, je le vous di a fin
« Que trop plus fortes sont amours
22595 « De regars, ce scevent pluisours,
« Que elles ne sont de renommée.
« Je vous ai dedens ceste année
« Veü assés et a loisir,
« Ou j’ai pris et prench tel plaisir
22600 « Que jamais n’istera dou corps f. 166 d
« Li regars, si serai voir mors.
« Encor y a .i. aultre membre
« Dont maintenant il me ramembre
« Que passer je ne voel briefment :
22605 « Ceste Hermondine vraiement
« Ne poet en fin de queste voir,