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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/30

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Méliador

« Que teles nouvelles on die
« De toy que j’oe volentiers. »
22645 « Certes, dame, vos chevaliers
« Sui et serai ; or le me dittes.
« Ce sont paroles moult petites,
« Mais trop fort me pourfiteront,
« Ma dame, et grant bien me feront. »


22650
A painnes fu en Phenonée
Adont ceste parole née
Pour le priant a gré servir,
Quant sur yaus .ii. peut la venir
Luciienne le petit pas
22655 Et amenoit, laciet ses bras,
Morphonet en sa compagnie.
Or fu la response brisie
De Phenonée, pour ceste heure ;
Mais elle voelt que la demeure
22660 Li chevaliers jusc’au matin.
Phenonée le fait a fin
Qu’elle li voelt rendre .i. cheval,
Car li siens avoit si grant mal
Que plus ne s’en pooit aidier.
22665 Luciienne au dit chevalier
A ce dit et se li recorde,
Et cilz moult liement l’acorde.
De puis furent en esbanoy, f. 167 b
Sans penser a nesun anoy.
22670 Morphonès et Agamanor
Se sont entrecointié desor
Et dient qu’il se trouveront
Encores ou li preu seront ;
Ce sera au tournoy d’Escoce.
22675 Entrues Luciienne s’approce
De Phenonée et li demande,