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Page:Froissart - Méliador, tome 3.djvu/48

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Méliador




Par la vois que li chevaliers
Cantoit, la vint tous les se[n]tiers
23235 Floris et menoit par le main
Son cheval, car il fu ou plain
Descendus, c’est cose certainne,
Pour venir a celle fontainne.
Sus Melyador s’embati,
23240 Sans ce qu’il sceuist riens de li,
Ne ses escuiers autretant.
Se le veïrent la devant.
Floris, qui poursieui l’avoit f. 171 c
Par froais, assés supposoit
23245 Que c’estoit cilz pour qui en cace
On l’a mis ; adont s’en solace
Et tient sa painne a parfurnie.
Son cheval lait, ne le tient mie,
Car il voet furnir son message :
23250 « Sire, » dist il, par biau langage,
« Chi suis devers vous envoiiés
« Par .ii. dames. Tenés ; voiiés
« Ces lettres, » Et adont li baille
Unes lettres, et puis sans faille
23255 Les prent, et en prendant fort pense
Qui cilz est qu’il voit en presense
Et qui sont celles qui l’envoient.
De premiers cuide que ce soient
Sa mere et sa sereur ossi.
23260 Jusques a tant que il lisi
La lettre, eut il trop grant merveille ;
Mais en lisant il se conseille
Que c’est Florée et Hermondine
Qui li envoient a l’estrine
23265 Des nouvelles de leur maison.
Adont a il mis a raison
L’escuier et dist : « Amis chiers,