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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/101

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SUR L’HISTOIRE DE FROISSART.

guerres en sont meues et venues, etc. Tout ce passage ne présente rien qui ne dût faire admirer le courage et la bonne foi de l’historien, quand même il n’eut point ajouté ces mots, ce semble à moult de gens, puisqu’il n’est pas douteux que la succession passa de la ligne directe à la ligne collatérale. Cependant on a cru y voir des intentions malignes, et le mot ostèrent ayant offensé quelques lecteurs, on a mis en marge cette espèce de correctif, que j’ai lu dans deux manuscrits d’une main presque aussi ancienne, que les manuscrits mêmes : Ils ne l’en ostèrent onques, car onques n’en fut en possession, ne droit n’y avoit. Ils ne les en ostèrent onques, car ladite dame ne son fils n’y orent oncques droit ; mais Froissart montre qu’il favorisoit les Anglois.

L’hommage que le roi Édouard III rendit au roi de France, blessait extraordinairement la délicatesse des Anglais : ils avaient disputé longtemps et avec beaucoup de chaleur, sur la forme dans laquelle il devait être fait, cherchant à retrancher tout ce qu’il y avait d’humiliant pour eux. Comme le roi de France soutint avec fermeté les prérogatives de sa couronne, et qu’il obligea Édouard à s’acquitter de ce devoir, suivant ce qui avait été pratiqué par ses prédécesseurs, un historien qui aurait voulu donner quelque chose à la complaisance, ne pouvait passer trop légère-