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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/104

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JUGEMENT

et où il ne ménage, ni ceux qui s’étaient déclarés contre eux, ni ceux qui les avaient abandonnés lâchement. Outre ce qu’il dit de la fidélité des Bretons, et des comtes de Blois leurs légitimes souverains, il loue le zèle avec lequel plusieurs seigneurs Écossais reçurent la flotte Française envoyée en 1385 pour les secourir contre les Anglais. Le comte de Douglas, à qui il paraît avoir été très-attaché, et dans le château duquel il avait passé plusieurs jours lorsqu’il alla en Écosse, était de ce nombre. En même temps il déclame contre ceux dont la mauvaise foi et l’ingratitude rendirent ce secours inutile. Il parle dans les termes les plus forts de la témérité du duc de Gueldres, qui osa déclarer la guerre au roi de France (Charles VI) en 1387, et de l’insolence avec laquelle il s’exprimait dans ses lettres de défi. Il applaudit à la juste colère qui porta ce monarque à aller en personne châtier l’orgueil de ce petit prince. Enfin, de toutes les nations dont il parle dans son histoire, il y en a peu qu’il n’ait désignée quelquefois par des épithètes odieuses ; selon lui, les Portugais sont bouillants et querelleurs ; les Espagnols envieux, hautains, mal-propres ; les Écossais perfides et ingrats ; les Italiens assassins et empoisonneurs ; les Anglais vains, glorieux, méprisants, cruels. On ne trouvera aucun trait contre la nation Française : au contraire,