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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/110

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JUGEMENT

d’avoir parlé de ce qu’il ne pouvait savoir que très-imparfaitement.

Tant de défauts et d’imperfections, n’empêchent pas que sa chronique ne doive être regardée comme un des plus précieux monuments de notre histoire ; et que la lecture n’en soit aussi agréable qu’instructive pour ceux qui, ne se bornant pas à la connaissance des faits généraux, cherchent dans les détails, soit des événements particuliers, soit des coutumes, à démêler le caractère des hommes et des siècles passés. Froissart était né pour conserver à la postérité une image vivante d’un siècle ennemi du repos, et qui, parmi les intervalles des troubles dont il fut presque toujours agité, ne trouvait de délassement que dans les plaisirs les plus tumultueux. Outre les guerres de tant de nations qu’il décrit, et dont il nous apprend les divers usages, par rapport au ban et à l’arrière-ban, à l’attaque et à la défense des places, aux fortifications, aux partis, aux escarmouches, aux ordres de bataille, à l’artillerie, à la marine, aux armures des gens de pied et des gens de cheval ; on y trouve tout ce qui peut intéresser la curiosité au sujet de la noblesse, de la chevalerie, des défis, des combats à outrance, des joutes, des tournois, des entrées des princes, des assemblées, des festins, des bals, des habillements d’hommes et de femmes : en sorte que son histoire est pour nous un corps