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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/121

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DE JEAN FROISSART.


Que je trouvai en un anglet
D’un bourselot. « Diex ! doux valet,
» Di-je lors, es-tu ci quatis ?
» Par ma foi tu-es uns quetis,
115» Quant tous seuls tu es en prison
» Demorés, et ti compagnon
» S’en sont alés sans congié prendre.
» Or çà, il t’en fault compte rendre. »
Adoncques le pris à mes dens,
120Et le mors dehors et dedens
À la fin qu’il fust plus bleciés ;
Et quant je me fui bien sauciés,
Sus une pierre l’estendi
Et dou poing au batre entendi ;
125Et puis si tirai mon coutiel
Et jurai : « Par ce hateriel !
» Je t’esboulerai, crapaudeaus ;
» Bien voi que tu es uns hardeaus
» Tailliés, rongniés et recopés ;
130» Pour ce n’es-tu point eschapés ;
» Les autres t’ont lalssié derrière.
» Se tu fuisses de leur manière,
» De bon pois et de bon afaire,
» Tu eusses bien o euls à faire.
135» Di moi quel part s’en sont alé
» Ceuls qui n’ont chanté ne parlé,
» Mès sont partis lance sus fautre,
» Tout ensamble, l’un avec l’autre,
» Ou tantost je te partirai
140» En quatre, et si te porterai