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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/229

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DE JEAN FROISSART.

» Si vault mieuls que je me déporte
» Qu’on m’i vée voïe ne porte.
» Mès ce moult bien faire porai,
» Dont encor nouvelles orai
» Sans peril, et sans prejudisce.
» N’est nuls ne nulle qui mal disce
» D’une chançon, se on le troeve
» En un romant qu’on clot et oevre
» Met-y donc une chançonnette ;
» S’en voudra mieuls ta besongnette
» Car aultre chose ne requiert
» À présent le cas, ne ne quiert.
» Il te convient dissimuler
» Soit en venir, soit en aler,
» Soit ou en parler ou en taire ;
» D’aultre chose n’as-tu que faire. »
Ensi en moi me debatoie,
Mès noient ne m’i esbatoie,
Car amours et cremour ensamble
Me faisoïent tamaint example
Pour moi mieulz en avis fourmer
Et pour mon corage enfourmer.
Toutes-fois à ce m’assenti ;
Et bonne amour le consenti,
Que une balade nouvelle,
Que j’avoie plaisans et belle
Fette de nouvel sentement,
Escrisi tout presentement.
Au plaisir d’amour qui me mainne
Fait l’avoie en celle sepmainne.