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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/263

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DE JEAN FROISSART.

Qui s’en plaint, elle est à tous une ;
Mès jou aurai, malgré l’enfrune,
Le coer loyal.

Si m’est vis que je me puis mieuls
Escuser par droit en tous lieus
Que de son fait estre doubtieus
Ne moi doloir.
De fortune voeil-je estre esquieus
Et penser aux douls plaisans yeus
De ma dame, vairs et gentieus,
Et concevoir
Comment elle fait son devoir
De sagement apercevoir
De donner et de recevoir
Regars soubtieus.
Cils pensers me met main et soir
En tel frefeil, au dire voir.
Que je ne cognois blanc à noir
Si m’ayt Diex.

Et m’est vis qu’à coisir ou monde
Si grans qu’il est à la réonde
On ne trouveroit pas plus monde,
C’est chose vraie.
Toute bonté en li habonde
Et moult grant beauté li souronde
Simple et plaisans, vaire est et blonde,
Jolie et gaie ;
Son bel maintien forment m’esgaie ;
Car si courtoisement me paie