Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/273

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
257
DE JEAN FROISSART.

Et obéir à tout son voeil.
Pas n’i prent garde
Ma dame, Hé mi ! dont je recueil
Plus de grieftés qu’avoir ne soeil
Et Cupido, dont je me doeil,
Si me regarde
Fellement de sa haulte garde,
Trait m’a de l’amourouse darde,
Mès de celle, que mal fu arde !
Plainne d’orgueil,
Qui est haynouse et couarde
Atrait ma dame la gaillarde.
Bien le voi, car elle me tarde,
Son doulc accueil,

Et ne sçai comment m’en chevisse ;
Car se mespris vers li éuïsse,
Vraiement je me rendesisse
En l’eure mas.
Mes nennil ; pourquoi je deuïsse
Recevoir si grant préjudisce
Que je reçoi ? ne pourquoi g’isse
De tous solas ?
He ! Cupido, navré tu m’as
De la fleche dont jà navras
Phébus pour Dane. Or ne voi pas
Qui me garisse.
Ma dame me fuit le grant pas.
Et se m’ont donné ce trespas
Ses douls vairs yex fais par compas
Simple et propisce.