Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
268
POÉSIES

Car je muir pour vostre amour
Et en quel part que je voie
Diex doinst etc.


Depuis nagames une espasse ;
Et ensi qu’une wage passe
Par la force dou vent divers,
No nef fist tourner à revers.
Les mariniers crierent lors,
Car li aigue entroit ens ès bors.
Le single abati-on aval.
Moult y valirent li cheval
Qui estoient ou bas estage,
Car il nous fisent avantage ;
Entre les ondes et le vent
Valent au marinier souvent.
Bien me souvient de l’aventure,
Mès qu’onques j’en fesisse cure,
Ne qu’as cordes la main mesisse,
Ne de riens m’en entremesisse,
Ensi me voeille Diex aidier !
Quant j’en aurai plus grant mestier ;
Mès à mon rondelet pensoie
Et à par moi le recensoie ;
Lequel je fis et ordonnai
Tout ensi que puis le donnai
À ma dame, pour quele amour
Je sentoie mainte langour.

Rondel.

On doit amer et prisier