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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/286

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POÉSIES

Que je n’avoie nul sejour.
De me mettoit et nuit et jour
Une heure en joie, et l’autre non.
De moi tenoie près le don
Que m’ot donné la damoiselle
Au partir, Dieu merci à elle !
Car moult me plaisoit à véoir ;
C’estoit le plaisant miréoir.
Ce me donnoit joie et confort,
Et pensement aussi moult fort ;
Car quant ou miréoir miroie
Sus ma dame pas ne miroie,
Ançois disoie : « En ceste glace
» Se miroit ceste qui me lace
» Le coer, et tient sougit sous soi,
» Las ! son douc vis plus ne persoi.
» Pluisours fois s’est yci mirés ;
» Mès de ce suis-je moult yrés
» Que je ne le puis percevoir.
» De tout ce ensi es-ce voir
» Par figure, pour vérité,
» Qu’un ombre qui vient sus clarté
» Ci est lumière, et puis vient ombre
» Qui le temps fait obscur et sombre.
» Las ! pourquoi de madame chiere
» Quant je regarde la maniere
» Dou miréoir, n’ai le regart
» De la façon. Se Diex me gart !
» Je vodroie qu’il peuist estre
» Que je ressamblasse le mestre