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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/296

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POÉSIES

» D’or-en-avant te serai douce et pure
» Et osterai de ton las coer l’ardure.
» Je voeil sentir tout ce que tu endure
» Es-ce or assés ?
» Figuré m’as au lorier par figure
» Et à Dane qui tant fu dure et sure
» Contre Phebus, ce dist li escripture
» Qu’onques amer ne le volt par droiture ;
» Muée en fu de Dyane en vredure,
» Ce fu pour Dane une gries aventure.
» Certes, amis, au lorier me figure
» À tous bons grés

» Car le lorier est uns arbres loés
» Vers en tons temps prisiés et honnourés.
» Onques ne fu ne enfrains ne mués.
» Ensi sera ferme en moi loyautés.
» Ne changerai soiés asségurés ;
» Mes je te pri, car tu es moult discrés,
» Obéissans, humles vrès et secrés
» Que bellement
» Soit li estas amourous gouvrenés ;
» Car je te jur, et s’est ma volentés
» Que se deus ans, trois ou cinc, la prendés
» Et l’aportast ensi nécessités
» Tu avoies à l’ensus de moi més
» Se serois tu tous jours en moi entés
» Et en mon coer escris et figurés.
» Veci comment :

» En ton maintien, en ton gouvrenement,
» En ton parler, en ton contenement,