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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/32

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VIE

rence, fils du roi d’Angleterre, alla épouser Iolande, fille de Galéas II, duc de Milan ; le mariage fut célébré le 25 avril, et Lyonel mourut le 17 octobre suivant. Froissart, qui vraisemblablement était de sa suite, assista à la magnifique réception que lui fit à son retour Amédée, comte de Savoie, surnommé le Comte Verd ; il décrit les fêtes qui furent données à cette occasion durant trois jours ; il n’oublie pas de dire qu’on y dansa un virelai de sa composition. De la cour de Savoie il retourna à Milan, où le même comte Amédée lui donna une bonne cotte-hardie[1] de vingt florins d’or, puis à Boulogne et à Ferrare, où il reçut encore quarante ducats de la part du roi de Chypre,[2]

  1. Cotardie, ou comme il se trouve plus souvent écrit, cotte hardie, espèce de cotte, habillement commun aux hommes et aux femmes, ici un pourpoint. C’était une des libéralités que les grands étaient dans l’usage de faire ; ils mettaient de l’argent, comme on le voit par cet exemple, dans la bourse qui, suivant l’usage du même temps, y était attachée.
  2. Et c’est raison que je renomme
    De Cippre le noble roy Père,
    Et que de ses bienfaits me père.
    Premiers à Boulongne la grasce,
    D’Esconflans monseignour Eustasce
    Trouvai, et cilz me dist dou roy
    Dessus dit l’affaire et l’arroi ;
    Lequel me receut à ce tamps
    Com dis qui moult estoit sentans
    D’onnour et d’amour grant partie
    Liement en celle partie.
    Et me delivra à Ferrare
    Sire Tierceles de la Bare,