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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/338

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POÉSIES

Car tant me font à souffrir
Que je ne m’ose enhardir
Ne de monstrer n’ai loisir
Par quel maniere
Tout ce m’estoet soustenir ;
Dont souvent me fault fremir.
Mès quant vo gent corps remir
Tout m’ac arriere
Se oussi, esmai, dur oïr ;
Je n’en voeil souvenir ;
Car tant me fait de plaisir
Vo lie chiere
Qu’espoir, penser et desir
Me font souvent resjoïr
Et penser à quoi je tir,
Ma dame chiere.

Tout ensi me tient Plaisance
En balance.
Dont maniere et contenance
Change en moi
Sans ordenance :
Car sus heure elle me lance,
Puis s’estance,
Après reprent sa puissance.
Mès trop poi
Ai d’aligance,
Se ce n’estoit esperance
Qui m’avance
À son plaisir souffissance,