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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/348

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POÉSIES

» Or fai dont tost ; et si t’esveilles.
» Tu ne laboures ne traveilles
» De nulle painne manuele ;
» Ançois as ta rente annuele
» Qui te revient de jour en jour.
» En grant aise prens ton sejour.
» Tu n’as ne femme ne enfans,
» Tu as ne terres ne ahans,
» Qui ne soient tout mis à cense.
» Pour vérité je te recense,
» Se Diex vosist, il t’euist fait
» Un laboureur grant et parfait
» À une contenance estragne,
» Ou un bateur en une gragne,
» Un maçon ou un aultre ouvrier,
» Je n’ai cure quel manouvrier ;
» Et il t’a donné la science
» De quoi tu poes par conscience
» Loer Dieu et servir le monde.
» Or fai dont tos, et si le monde ;
» Et respont, sans plus colyer
» Qui te fait melancolyer. »
Ensi me vient Philozophie
Visiter, et dire à la fie
Parolles qui me font debatre
Pour moi en argumens embatre.
Et je respons à la volée :
« Dame, dame, trop afolée
» Est ma science en pluisours lieus
» Par receveurs et par baillieus,