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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/354

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POÉSIES

» De Cippre le noble Roy Pere,
» Et que de ses bienfais me pere.
» Premiers, à Boulongne-la-Grasce,
» D’Esconflan monseignour Eustasce
» Trouvai, et cils me dist dou Roy
» Dessus dit l’afaire et l’arroi ;
» Le quel me reçut à ce tamps
» Com cils qui moult estoit sentans
» D’onnour et d’amour grant partie
» Liement en celle partie ;
» Et me delivra à Ferrare
» Sire Tiercelés de la Bare,
» À son commant, lance sus faultre,
» Quarante ducas l’un sur l’aultre.
» Haro ! que fai ? je me bescoce ;
» J’ai oublié le roy d’Escoce,
» Et le bon conte de Duglas
» Avec qui j’ai mené grant glas.
» Bel me reçurent en leur marce
» Cils de Mare et cils de la Marce,
» Cils de Surlant et cils de Fi ;
» Segurement le vous affi.
» Je n’en sui mies si hays,
» Que, se je raloie ou pays,
» Je ne fuisse li bien venus ;
» Mès je serai lors tous chenus,
» Foibles, impotens, mas et sombres.
» Mon temps s’enfuit ensi qu’uns ombres.
» Vis m’est, de quanque j’ai esté
» Que j’aie noient arresté,