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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/374

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POÉSIES

» Tu eu as moult de moi éues,
» Dont c’est damages et anois,
» Car noient ne les recognois
» Quant tu me dis si grans obprobres,
» Qui deuisses estre si sobres
» En parlers, en dis et en fais.
» Grandement vers moi te mesfès
» Quant tu me blasmes sans raison.
» Te souvient-il de la saison
» Pourquoi au laidengier m’accoeilles.
» Je t’en pri que tu le recoeilles
» Et ton coer bien en examines,
» Et jusques au droit fons le mines ;
» Et quant tu l’as très bien miné
» Et justement examiné,
» Si me di quel chose il te fault,
» Et j’amenderai le defaut. »
Lors m’apaisai, car bien perçoi
Par les manières que reçoi
De Venus, que je le courèce ;
Et elle qui fout dis me prèce
Dist encor : « Tu es trop lentieus.
» Se deveroit un coer gentieus
» Reposer ou lit à ceste heure.
» Tu sces que nature labeure
» Par bois, par gardins et par champs.
» Tu os des oizeillons les chans
» Qui ne se voelent aquoisier,
» Ains se painnent d’euls degoisier,
» Tu os le rosegnol joli.