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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/391

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DE JEAN FROISSART.

Assés monstroit qu’il fust mis sus,
De bon lieu nouris et issus.
Grant temps a que je n’ai véu
Nul jone homme mieulz pourvéu
De ce qu’il affert à cointise.
Vestis fu, à la bonne gise,
De garnement nouvel et riche
Ouvré de taille bonne et friche.
Un chapelet de flours portoit,
Et à la fois se deportoit
D’un vert bastoncel de fenoul.
Il s’enclina sus son genoul
En nous saluant doucement.
Et Venus n’i mist longuement
De lui rendre, par bonne estrine,
Son salu ; n’en fu pas estrine
Car de lui ne sçai mieulz parlans
En quelque lieu que soie alans.
Dont, par les parlers qu’elle dist,
Cognoissable de lui me fist.
Ce dist lors Venus à Jonece
« Amis qui tant amés liece,
» Tous deduis et esbatemens
» Et amoureus acointemens,
» Danses, parolles et depors,
» Bonnes nouvelles vous apors.
» Veci un mien ami très grant,
» Pour lui fai caution et crant
» Qu’il a le coer d’otel taille
» Com ont cil de vostre bataille.