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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/407

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DE JEAN FROISSART.

Me semont, ce n’est pas reproce,
Que pour leur amour me renvoize
Et qu’esbattre o elles me voise
Je m’acorde à ce quil me prie.
Adont m’en vienc, que ne detrie,
Et avec elles je m’esbas.
Mès si tos que je m’i esbas,
Vis mon mal qui se renouvelle,
Car je voi la grande nouvelle,
Com plus le voi, mieulz le regard.
C’est ma dame, se Diex me gard !
D’otel fourme et d’otel samblance,
Ossi tendre vermeille et blanche
Que véu l’avoïe jadis.
Un peu en fui premiers adis
Et esbahis pour l’aventure,
Mès jone homme qui s’aventure
Ne se doit pas esmervillier
S’amours le voelent travillier.
Je m’avisai lors en pensant
Tout bellement vers li passant,
Et di en moi : « N’est-ce ma dame ?
» Oil, non est ; si est, par m’ame !
» Folie t’en fait or jurer ;
» Bien t’en poroies parjurer.
» Pourquoi ? pour ce qu’à ceste fois
» Ta souverainne pas ne vois.
» Pluisours gens sont qui se ressamblent
» Quant en compagnie il s’assamblent.
» Si poroit moult bien estre ensi