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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/444

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POÉSIES

Maniere, Attemprance et Beautés,
Et Doulc-Samblant qui est bien tels
Qu’il ne me dagneroit mentir,
Et Pités qui me lait sentir
Qu’Umilités trop bien l’ordonne,
Et Cognoissance qui me donne
Grant confort quant ceulz voi et cel
Qui sont tout vallet et pucelles
Pour euls plainnement asservir.
Je sui bien tenus de servir
Dame si bien acompagnie
D’une si doulce compagnie ;
Et pour ce que je le convoi
De douls regars que li envoi
Qui en regardant m’abilitent
Et qui grandement me delittent,
Monstrer voeil que je ne dors mie ;
Car sa doulce phizonomie
Me fait bonne matère avoir
Pour dire une balade voir.

Balade.

Maniere en plaisant arroi
Est forment recommendée
En Dame, et fust fille à Roy ;
Car, quant elle en est parée,
Elle est de tous honnourée,
Amée et prisie aussi
Pour le bien qu’on voit en li.