Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/447

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
431
DE JEAN FROISSART.

Que ce soit fus et que tous ars,
Et que je soie en mi la flame.
J’escrie lors : « J’ars tous et flame !
» Desir, Desir ! mettés moi jus.
» Jués vous ores de telz jus
» Qui me voles ensi ardoir ?
» D’aler avant n’ai le pooir.
» Je senc le fu qui me sousprent,
» Qui tout me bruist et esprent.
» Issiés de ci et appellés
» Ceuls et celles que vous volés.
» Dittes qu’en me vigne secourre ;
» Car vraiement j’ars tous en poure,
» Ne je ne senc que flame et fu.
» Et si ne sçai mies par ù
» Tele ardour puist venir ne nestre,
» Fors seulement q’une fenestre
» À la manière d’un petruis
» Dedens ce buisson voi et truis. »
Se li fis-je orains de mon doi.
Certes moult bien comparer doi
Ce meffait ; car par là souvent
Ai je hui véu le doulc convent
Que ma très souverainne garde ;
Quant bas et hault par tout regarde.
« Cesle ardour est par là entrée,
» Car je n’i voi nulle aultre entrée,
» Dittes, Desir, ai je dit voir. »
Et cils qui bien fait son devoir
Que del ardant fu atisier,