Aller au contenu

Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/462

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
446
POÉSIES

Aultre remede je n’i truis
À présent que de ce petruis ;
Et il m’estoit trop bieu séans,
Car ma dame et tous les séans
Véoie, et point ne me véoient
Endementroes qu’elles séoient.
Desir, qui est bon usagier,
Quant il voelt, d’estre messagier,
Leur sourvient garnis de parolle ;
Mès ne sçai de quoi il parolle.
Au retour il le me dira,
Ne jà riens ne m’en mentira
Ou cas qu’il le m’a en convent.
Je regardoie moult souvent
De ce lès et de celle part
Mès pour ce de moi pas ne part
Le fu ne l’amourouse flame,
Ançois me bruist et enflame ;
Je ne m’en puis desfinceler.
Car je le senc estinceler
Environ moi. Haro ! quel hoste !
Quant il avient que mes yex oste
De ma dame et ailleurs les mec,
En peu d’eure les y remec,
Ensi que cils que tout dis tire
À monteplyer mon martire.
Et c’est chose legiere assés,
Car je ne puis estre lassés
De remirer et de véoir
Le fu qui me fait enchéoir