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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/487

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DE JEAN FROISSART.

» Avec euls qu’elle fait o nous,
» Et si ne l’en poet on à dire. »
Dist Desirs : « J’en sui si plains d’ire
» Que droit sur l’ain de marvoyer ;
» Se le nous fault il ravoyer,
» Quoique la chose voist tramblant. »
Dont dist Desirs à Doulc-samblant :
« Es-ce par vous, se Diex vous voie !
» Que no dame ensi se fourvoie ? »
Et Doulc-samblant respont adonques :
« Par moi, lasse ! je ne cesse onques
» De li dire et ramentevoir
» Qu’elle ne fait pas son devoir
» De celi amer qui le sert,
» Et qui si loyalment dessert
» L’amour de li oultre l’ensengne ;
» Je le vous remoustre et ensengne ;
» Et li pri qu’elle m’en descoupe.
» Se ce n’est ma cause et ma coupe,
» Dame, dame, voeilliés le dire. »
Et ma dame prist lors à rire
Qui longement s’en fu tenue
Et moult sagement abstenue
De leurs parolles retrencier.
« Or est heure de commencier,
Dist-elle, « et que ce soit vos grés.
» Pour très discretes et discrés
» Vous tienc toutes et tous aussi,
» Et croi assés qu’il soit ensi
» De celi dont parlé m’avés,