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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/494

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POÉSIES

Et que je vi heure et chevance.
Adonques au parler m’avance
Et di : « Dame, pour Dieu merci !
» Vostre amour m’a mis jusqu’à ci
» En mainte imagination,
» Mès n’ayés indignation
» Sus moi. Se vo vallet m’ont dit,
» Refus, Dangier et Escondit
» Pluisours parlers contrarious,
» Se j’ai esté vers eulz irous,
» Espoir plus qu’il n’aperceuis,
» Mès il n’est nuls qui soustenist,
» S’il navoit trop grant attemprance,
» Non qui portast tele souffrance
» Que j’ai porté, Dame, pour voir
» Sans li aucunement mouvoir.
» Il m’ont esté grand ennemi,
» Hélas ! il ne l’ont pas en mi
» Trouvé qu’il me soient si fet,
» Car mes parolles et mi fet,
» Se dire le puis sans vantise,
» Mès qu’il amassent ma hantise,
» Sont tout prest en leur ordenance.
» Mès de trop simple contenance,
» Trop ignorant et peu hardi,
» Cremetous et acouardi,
» M’ont il esprouvé et véu.
» Si ai-je voir tout-dis éu,
» Quoiqu’il m’aient fait moult doloir,
» Très grant corage et bon voloir