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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/499

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DE JEAN FROISSART.

Pas ne l’en convenoit proyer,
Ains le disoit sans detryer ;
Bien estoit oys et véus.
Jonece, qui est pourvéus
Tout dis que de faire et de dire
Choses pour solacier et rire,
Mist là parolles en avant.
Et dist : « J’ai véu, je m’en vent,
» Que jone cent, telz que nous sons,
» Et qui par bien le temps passons,
» S’esbatoïent au souhedier ;
» Je vous pri, voeilliés nous aidier
» À faire et ordener souhès,
» Et ce soit vos gous et vos hès.
» Et cils qui bien s’i aidera,
» Ou celle, et mieuls souhaidera,
» Un vert chapelet bel et gent
» Où il n’aura or ne argent,
» Mès de flourettes fais sera,
» Sus son chief on li assera. »
Tout s’acordent à son devis.
Et Jonece, qui est de vis
Beauls et douls, et de simple afaire
Va errant un chapelet faire
De flourettes bel et joli,
Et dist : « Pour l’amour de celi
» Que présentement vous véés
» De souhedier vous pourvéés. »
Là fumes nous en un detri,
Sans avoir tençon ne estri