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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/51

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DE JEAN FROISSART.

parvenir à lui être présenté, et fut obligé de suivre ce prince dans les différents lieux qu’il parcourut jusqu’à son arrivée à Ledos (Leeds). Ce ne fut pas un temps perdu pour l’historien : les Anglais étaient encore pleins de leur expédition en Irlande ; il se fit raconter et leurs exploits, et les choses merveilleuses qu’ils y avaient vues. Étant enfin arrivé à Ledos (Leeds), il rendit au duc d’Yorck les lettres du comte de Haynaut et du comte d’Ostrevant. Maistre Jean, lui dit le duc, tenez vous toujours de lès nous et nos gens, nous vous ferons toute amour et courtoisie ; nous y sommes tenus pour l’amour du temps passé et de nostre dame de mère à qui vous fûtes ; nous en avons bien la souvenance. Ensuite il l’introduisit dans la chambre du roi, qui le reçut avec des marques de bonté très distinguées. Richard prit les lettres dont il était chargé, et lui dit, après les avoir lues, que s’il avoit esté de l’hostel de son ayeul et de madame son ayeule, encore estoit-il de l’hostel d’Angleterre. Cependant Froissart ne put encore présenter au roi le roman de Meliador qu’il lui avait apporté, et Percy lui conseilla d’attendre une circonstance plus favorable. Deux objets importants occupaient alors Richard tout entier : d’une part, le projet de son mariage avec Isabelle de France, de l’autre, l’opposition des peuples de l’Aquitaine à la donation qu’il avait faite de cette province au duc