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Page:Froissart - Poésies (1829).djvu/82

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VIE

sieurs qu’il ne rapporte point, nommément ceux de la chancellerie du roi d’Angleterre ; et on en trouve quelques-uns transcrits en entier dans le cours de son histoire. Il paraît même qu’il ne prenait point au hasard tous ceux qu’il rencontrait, qu’il les examinait avec des yeux critiques, et qu’il les rejetait lorsque leur authenticité ne lui semblait pas assez prouvée.


VII.
Quel but Froissart s’était proposé en écrivant l’Histoire, et quelles règles il s’était faites pour l’écrire.

On juge aisément par le détail des soins que Froissart nous dit lui-même avoir pris, qu’il connaissait les règles de la saine critique, et la véritable méthode que l’on doit suivre pour écrire l’histoire. Il nous apprend d’ailleurs qu’il ne s’était pas proposé de donner seulement une chronique où l’on vît des faits rapportés séchement à leur date, et dans l’ordre ou ils sont arrivés : mais qu’il avait voulu écrire ce qu’on peut appeler véritablement une histoire, dans laquelle les événements fassent revêtus des circonstances qui les avaient accompagnées. Les détails qui découvrent les ressorts secrets qui font agir les hommes, sont précisément ce qui dévoile le caractère et le fond du cœur des personnages que l’histoire met sur la scène ; et c’était-là une des