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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/213

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l’homme à l’hispano

Oswill éclata de rire :

— Tout amour !

Il semblait piétiner une danse.

Alors Dewalter sentit sa colère croître encore :

— Oui, tout amour, oui… imbécile forcené ! Malheureux, incapable de concevoir aucune noblesse ! Ah ! comme je vous plains ; vous aviez tout de la vie… oui, tout, vous, brutes jusqu’à la fortune qui permet, qu’avec tout, on fasse tout… Vous aviez une femme… et, parce que vous êtes un pauvre, et le plus pauvre des pauvres, de la pauvreté du cœur et de l’instinct, vous n’avez pas su là garder !… Et vous m’insultez, moi, le riche, le vrai riche de nous deux !…

Il était à moins d’un mètre de lui, toujours un peu ployé pour avoir la force de lui lancer les mots sans les crier. Mais il les lui jetait à la figure d’une haleine, blême, indigné. Il lui cracha :

— Salaud !… Ah ! je vous crèverais, je vous dis, avec une joie sans égale, mieux qu’autrefois dans la tranchée, si elle n’était pas là, à deux pas, pour Vous protéger… Canaille !

L’Anglais, le temps d’un éclair, douta : est-ce que, vraiment, cette frénésie, cette rage, ce n’étaient pas celles d’un honnête homme outragé ? Mais sa propre nature l’empêcha d’y croire. Il fit un petit geste de la main, un petit geste de mépris plus insolent, plus péremptoire, qu’un grand :

— Calmez-vous. Je n’ai pas encore tout dit.