Aller au contenu

Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
204
l’homme à l’hispano

— Gâteux, répéta Dewalter.

Il lui tourna le dos et, comme épuisé, il alla s’appuyer à la cheminée. Oswill l’y poursuivit.

— Non. Vous ne parlez pas. Vous restez. Vous êtes dans le sac. Oui, dans le sac, sans jeu de mots ! Vous ne partez pas. J’ai tout changé.

Son visage était un chef-d’œuvre d’expression mauvaise. Il avait compris que Dewalter disait vrai, qu’il risquait de fuir en beauté. Il s’y refusait. Et à coups de dents, comme une bête qui mord, il lui cria la vengeance préparée :

— J’ai tout prévu. Je vous prive du beau geste. Je ne veux pas que vous soyez un héros disparu et qu’on vous plaigne après. Vous ne pouvez plus partir.

Il paraissait si sûr de lui que Dewalter tressaillit.

Oswill acheva :

— Je fais de vous un cadeau à votre dupe. Elle vous épouse : je divorce. Oui, à cause de vous. Je divorce.

Il martela, les poings serrés :

— Ça, je le fais !

Dewalter, murmura encore, sans un geste :

— Canaille !

— Vous êtes un gentleman, ricana Oswill outrageusement. Vous épousez la femme déshonorée par vous ! Vous êtes riche !

Et, comme Dewalter ne bougeait plus, il lui