Aller au contenu

Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
l’homme à l’hispano

ter votre approbation, chaque fois que je débarrasserai de moi l’une de mes femmes. À la fin, je vous épouserai, pour être sûr de ne plus être trompé. Mais vous, vous me garderez jusqu’à la fin : c’est sur vous que je me vengerai des autres…

Il riait rageusement sans bruit et il s’en alla. Alors, elle eut peur de lui. Elle savait trop qu’on la connaissait fragile pour ne pas avoir discerné son ironie. Mais elle était veuve. Elle pensa qu’il allait être libre, qu’il était capable vraiment de se mettre en tête de l’épouser et qu’il lui jouerait des tours épouvantables parce qu’elle refuserait. La nuit, elle le vit en rêve. Il la conduisait de force dans l’église de Saint-Jean-de-Luz et il lui jetait des pipes à la figure pendant qu’un prêtre les mariait.

Deux jours après, elle déjeunait chez le colonel de Saint-Brémond, à Ustaritz. Elle y trouva le marquis de Sola, M. et Mme de Jouvre, et quelques personnes. Elle raconta son rêve. On s’en amusa.

— Cet Oswill n’est pas aussi terrible qu’il le semble, dit le colonel. On raconte qu’aux Indes il appâtait le gibier avec de petits Hindous. Évidemment, c’est une chose que je ne ferais pas, mais en Sologne, je ne chasse que le perdreau. En tout cas, ce M. Dewalter, qui a séduit lady Oswill, ne me paraît pas très intelligent. Je lui ai parlé, chez elle, un jour. Il m’a semblé dis-