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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/262

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l’homme à l’hispano

arbres dont elle venait de dire que ses cheminées les mangeaient. Comme eux, c’est pour elle qu’il avait brûlé. Mais il la jugeait digne de tous les sacrifices, et si belle, qu’il ne se plaignait pas plus que les hêtres.


Dans la pièce sombre, dix heures et demie sonnèrent. Il lui rappela qu’en cette minute, Pascaline et ses autres amis s’étaient donné rendez-vous à Biarritz et prenaient place dans leurs voitures. Déjà, sans doute, elles fouillaient de leurs phares les ombres froides de la route.

Stéphane se leva ;

— Allons nous faire beaux…

Mais elle se sentait tout d’un coup un peu lasse d’avoir parcouru les lourdes terres. Elle riait et, gentiment, s’amusait à sembler chancelante.

— Je suis fatiguée, dit-elle. J’ai trop couru dans ces bois… Et la chambre est si loin… Le couloir… le grand escalier, tout cela à grimper et à redescendre…

Il voyait dans ses paroles surgir toute la vaste et silencieuse maison.

— Monte en voiture, murmura-t-il à son oreille.

Il se pencha, la saisit dans ses bras et l’emporta comme une enfant, Et, derechef, dehors on entendit les chiens…

Il traversa le corridor sombre. Une seule lan-