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Page:Frondaie - L'Homme à l'Hispano - 1925.djvu/314

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l’homme à l’hispano

à l’heure, impeccable. Mais, sur son visage, il vit la mort de Dewalter.

Il lui cria, étouffant :

— Il s’est tué ?

Oswill répondit d’une voix lourde :

— Je l’ai vu tomber dans les herbes.

Et il fit un pas, Montnormand se redressa :

— Vous l’avez conduit au suicide ! dit-il.

Mais l’Anglais secoua la tête :

— Pas moi : lui.

Il fit derechef un pas. Il articula d’une voix plus basse :

— Ne le plaignez pas trop. Il laisse ici un souvenir.

Ils se regardèrent. Autour d’eux, la pièce immense, le musée héréditaire, maintenant presque obscur ; dehors, le silence du parc.

— Le détruirez-vous, ce souvenir ? demanda Montnormand.

Oswill soudain parut souffrir atrocement. Dans sa victoire, il se sentait prisonnier d’un pacte.

Il répondit :

— Non. J’avais fait un marché avec M. Dewalter. M. Dewalter a payé. Vous pouvez prévenir… par là… que votre ami… votre riche ami… vient de mourir… d’un accident.

Il montra la direction du salon d’où venaient des lambeaux de musique. Il monta les marches, mais une jalousie terrible l’accablait. Il savait