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Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/124

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LE BOUDDHISME JAPONAIS

2o La doctrine dite la doctrine initiale (Shi) s’adresse à ceux qui du Hînayâna entrent dans le Mahâyâna ; ses deux caractères les plus saillants sont le néant (Kou) et la forme (). Sur le premier point (Kou-shi-kyô) la doctrine enseigne que tous les êtres sont irréels, afin de détruire les fausses idées que les partisans du Hînayâna se forgent sur l’existence des Dharmas : elle est exposée dans le Prajñâ-sûtra (Han-nya-kyo), les Trois Çâstras (San-ron) et d’autres livres. Relativement au second point, elle enseigne qu’il faut, pour devenir Bouddha, travailler en même temps, au salut de soi-même et d’autrui ; elle élève de six à huit le nombre des connaissances (Vijñânas), différentes du Hînayâna, et de soixante-quinze à cent le nombre des Dharmas[1]. C’est la doctrine enseignée dans le Saṃdhi-nirmocana-sûtra (Gué-jinmitsou-kyô) et le Yogâcârya-bhûmi-çâstra (Yu-ga-ron), etc…

3o La doctrine finale (Ju), est l’extrémité du Mahâyâna. Elle place la cause première de tous les êtres dans le Tathâgata-garbha « matrice du Tathâgata » (Nyo-raï-rô) ; mais elle ne dit pas que la Bhûta-tathâtâ (nature absolue) reste toujours inactive ; elle proclame que tout homme peut devenir Bouddha et qu’il n’existe pas de division en cinq classes dans la nature humaine (l’idée de l’absolu inactif et de l’existence de cinq classes

  1. Voir à ce sujet les chapitres I et IV de cet ouvrage, sur les écoles Kou-cha et Hossô.