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Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/46

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INTRODUCTION

V. Fin suprême — Nirvâṇa

La fin du Bouddhisme est de passer de la transmigration douloureuse (Saṃsâra) au salut suprême (Nirvâṇa) ; en d’autres termes, c’est de chercher le bonheur éternel par l’annihilation du malheur.

Quelle est la signification du mot Nirvâṇa ?[1] Extinction (proprement souffler sur une flamme, une lampe, etc., pour l’éteindre). Le Nirvâṇa met fin à l’universelle métamorphose, aux épreuves, aux expiations, au tourbillon incessant de la vie. On sait que l’interprétation du mot Nirvâṇa est discutée chez les bouddhistes eux-mêmes. Les uns, comme les Écoles du Hînayâna, y voient un anéantissement du corps et de l’âme. D’autres, comme les Écoles du Mahâyâna, pensent qu’il ne faut l’entendre que dans le sens d’affranchissement des passions au sein d’une existence immuable de l’âme dans un état de bonheur. On appelle la conception du Hînayâna à cet égard : Parinirvâṇa (le Nirvâṇa complet), c’est-à-dire la suppression de l’objet qui est pensé et du sujet qui pense ; le vide absolu non seulement de toute connaissance, mais de

  1. De célèbres orientalistes (E. Burnouf, etc.) regardent le Nirvâṇa comme l’anéantissement absolu de l’âme, de tout l’être. D’autres l’ont présenté simplement comme un paradis de voluptés sensuelles. Quelques-uns comme M. Rhys Davids essayent de concilier les deux définitions opposées par une explication analogue à la nôtre. (The Hibbert Lectures, 1881, London. Appendix X).