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Page:Fujishima - Le Bouddhisme Japonais, doctrines et histoire des douze grandes sectes bouddhiques du Japon.djvu/48

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INTRODUCTION

Saṃsâra, et ressentant la grande compassion, ils ne rentrent pas dans le Nirvâṇa. Quand à Bouddha, il les possède tous les quatre. Selon cette définition, le Nirvâṇa semble indiquer la possession de la vérité absolue.

En Europe, les grands philosophes, Schopenhauer entre autres, prennent le Nirvâṇa dans le même sens que les Écoles du Hînayâna. Nous lisons en effet dans Schopenhauer : « Les Bouddhistes emploient avec beaucoup de raison le terme purement négatif de Nirvâṇa qui est la négation de ce monde. Si le Nirvâṇa est défini comme néant, cela ne veut rien dire, sinon que le monde ne contient aucun élément propre qui puisse servir. » C’est ainsi que sa philosophie du pessimisme absolu aboutit, de même que celle des sectateurs du Hînayâna, à l’universel suicide par le moyen du parinirvâṇa. D’autres parmi lesquels est l’illustre Hartmann semblent donner du Nirvâṇa la même définition que les Écoles du Mahâyâna, puisque Hartmann soutient que l’évolution historique doit aboutir au bonheur suprême dans l’existence parfaite, c’est-à-dire au Nirvâṇa, quand la lutte pour l’existence sera arrivée à sa fin.

Les termes Nirvâṇa, Bhûta-tathâtâ et Tathâgata-garbha (matrice de Bouddha) sont synonymes dans le langage du Bouddhisme, quoiqu’il y ait une légère différence dans leur signification. Si on veut indiquer l’état de calme complet au sein d’une félicité éternelle, on emploie le mot Nirvâṇa ; veut-on indiquer l’unité et