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Page:Furetière - Le Roman bourgeois.djvu/270

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Jugement des buchettes, rendu au siege de ....., le 24
septembre 1644
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Entre maistre Jean Prud’homeau, demandeur en restitution d’une pistole d’or d’Espagne de poids, et trois pieces de treize sols six deniers legeres, comparant en sa personne, d’une part. Contre Pierre Brien et Marie Verot, sa femme ; ladite Verot aussi en personne. Ledit demandeur a dit avoir fait convenir par devant nous les deffendeurs, pour se voir condamner a luy rendre et restituer une pistole d’or d’Espagne de poids, et trois pieces de treize sols six deniers legeres, qu’il auroit mis es mains ce jourd’huy de ladite Verot, pour en avoir la monnoye, et luy payer quatorze sous de dépence ; c’est à quoy il conclud et aux dépens. Ladite Verot reconnoist avoir eu entre les mains une pistole, laquelle ledit Prud’homeau luy avoit baillée pour la luy faire peser, mais que, la luy ayant renduë et mise sur la table, elle fait dénégation de l’avoir prise, et partant mal convenue par le demandeur ; et pour le regard des trois pieces de treize sols six deniers legeres, reconnoist les avoir euës, offrant les luy rendre, en payant quatorze sols, que leur doit ledit Prud’homeau, de dépence ; requerant estre renvoyée avec dépens. Et par ledit Prud’homeau a esté persisté en ce qu’il a dit cy-dessus, et fait dénegation que ladite Verot luy ait rendu ladite pistole, ny ne l’avoir veu mettre sur la table, ne sçachant si elle l’a mise ou non, et ne l’avoir veuë du depuis ; c’est pourquoy il conclud à la restitution d’icelle et aus dépens.