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Page:Fusil - Souvenirs d’une actrice.djvu/141

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souvenirs d’une actrice.

Ce fut, hélas ! par une scabieuse, symbole de veuvage, et un souci, que l’on m’apprit la mort de M. M. de C. Je la cachai le plus longtemps que je pus à cette pauvre jeune mère, qui était dans son lit en ce moment, et fort heureusement incapable d’en sortir. Elle ne le sut que lorsque le char funèbre emporta un si grand nombre de victimes, qu’il n’était plus possible de rien ignorer ni de tromper personne.

On n’a vraiment pas rendu assez de justice aux femmes de cette époque. J’en ai connu, vivant mal avec leurs maris, s’étant même séparées d’eux pour différence d’opinion. Et bien ! lorsque ces mêmes maris se trouvèrent compromis, ou coururent des dangers, on les vit s’employer pour eux avec un zèle admirable, rester aux portes de ceux dont elles espéraient la plus faible grâce, Par tous les temps, par toutes les saisons, cette malheureuse madame Dubuisson[1], si petite maîtresse, si élégante, courait dans la boue, par la pluie ; par la neige, supportait toutes les intempéries des saisons, toutes les humiliations, pour porter quelque adoucissement au

  1. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées p134