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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/112

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Le sentier étant trop étroit pour qu’ils pussent marcher deux, de front, et leurs burnous devant effleurer les branches du lentisque qui me sert d’abri, s’ils ne sont que quatre ou cinq, j’arrête le dernier en tirant le pan de son burnous, et, avant qu’il se soit expliqué ce qui le retient, je glisse entre lui et ceux qui le précèdent et le tue d’un coup de baïonnette et sans bruit.

D’un coup de feu j’en abats un second, et peut-être deux s’ils sont en file ; puis, la surprise et la panique aidant, j’aurai facilement raison de ceux qui resteront, si toutefois il en reste.

Si, au contraire, ils sont en trop grand nombre, je les laisserai passer, à moins qu’ils ne m’aperçoivent. Dans ce cas, je brûle la cervelle au premier qui m’aura vu, et je fonds, comme un sanglier qui sort de sa bauge, sur la troupe étonnée, frappant et tuant de mon mieux, en attendant l’arrivée du vieux loup, qui ne saurait tarder d’accourir pour prendra part à la bagarre.

Mes dispositions venaient d’être prises lorsque je vis paraître l’Arabe qui marchait en tête. C’était un grand gaillard de la taille d’un carabinier et d’une physionomie qui ne respirait rien moins que la douceur.