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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/150

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ble ou d’une bravoure bien établie, se livrer à l’art de la fauconnerie sans courir le risque d’être tourné en ridicule et quelquefois molesté par les siens.

L’oiseleur d’un caïd de ma connaissance m’a rapporté à ce sujet une anecdote assez curieuse, et dans laquelle il a joué, comme on le verra, un rôle dangereux.

Cet homme, qui est, après un certain Mabrouk dont je parlerai plus loin, le plus enragé fauconnier que j’aie connu en Afrique, mérite d’occuper un instant l’attention du lecteur.

Il se nomme Abdallah, et appartient à la tribu des Mahatlah, dont il est un des plus braves cavaliers, ce qui n’est pas peu dire.

Le jour où je lui demandai son âge, il me répondit qu’il était né l’année de la poudre.

Or, comme avant sa soumission à la France cette tribu passait son temps à faire le coup de fusil avec ses voisines, je dus lui donner l’âge qu’il paraissait avoir, c’est-à-dire quarante ans.

D’une taille au-dessous de la moyenne, d’un air grave et taciturne, d’une apparence frôle et maladive, pour qui le voit en passant cet homme n’a rien de remarquable.

Mais, lorsqu’il se trouve en compagnie de gens qui lui sont sympathiques, et que la con-