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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/153

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voisin, qui, quoique un homme de rien, se permettait, disait-on, d’élever et d’affaiter[1] des faucons.

À cet effet, nous prîmes deux jeunes aigles dont nous avions connaissance dans leur aire, et nous les dressâmes à chasser les faucons niais[2] que nos pâtres nous apportaient chaque jour.

Lorsque nous jugeâmes nos oiseaux suffisamment affaités et accoutumés au bruit des hommes et des chevaux, nous envoyâmes un de nos affidés auprès des gens du cheik, afin de savoir où et quand il commencerait ses chasses.

Ayant appris le lieu et le jour désignés, nous partîmes, Lakdar et moi, avant la pointe du jour, poussant devant nous l’âne qui portait nos aigles encapuchonnés et quelques faucons pour les rappeler au besoin.

Le cheik et les siens n’arrivèrent que longtemps après nous près de l’Oued-Mellegh, où ils devaient chasser l’outarde. Les tamarins qui bordent le ruisseau nous permettant de suivre la chasse sans être aperçus, nous réglâmes notre marche sur celle des chasseurs.

  1. Terme de fauconnerie, signifiant dresser des faucons à la chasse.
  2. On appelle niais les faucons pris dans leur nid, et hagards les faucons adultes.