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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/18

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qui traverse la montagne, pour attendre un cavalier ou un piéton attardé.

Je connais un Arabe qui, dans une rencontre pareille, mit pied à terre, dessella et débrida sa monture, et partit, emportant sur sa tête le harnachement du cheval, qui fut étranglé sous ses yeux. Mais les choses ne se passent pas toujours ainsi, et cavaliers ou piétons se tirent rarement d’affaire quand ils se trouvent en présence d’un lion noir.

Le lion fauve et le lion gris ne diffèrent l’un de l’autre que par la couleur de la crinière ; ils sont un peu plus grand que le noir et moins trapus. À part ce qui précède touchant ce dernier, tous ont le même caractère et les mêmes habitudes.

L’existence du lion se divise en deux parties distinctes, qui en font, en quelque sorte, deux animaux différents, et ont fait naître mille erreurs sur son compte : ces deux parties sont le jour et la nuit. Le jour il a pour habitude de se retirer sous bois loin du bruit, pour digérer et dormir à son aise.

Parce qu’un homme s’est trouvé impunément, dans le jour, face à-face avec un lion que les mouches ou le soleil obligeaient à changer de demeure, ou que la soif attirait près d’un ruisseau, sans se rendre compte