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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/180

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Si j’étais certain que vous viendrez prochainement, je vous dirais : Débarquez à Philippeville, prenez la diligence qui mène à Constantine, où vous arriverez le soir, adressez-vous au bureau arabe pour avoir de mes nouvelles ; si je suis dehors, ce qui est probable, vous attendrez mon retour en faisant des études sur votre carabine ; si je suis présent, nous prendrons ensemble des dispositions pour nous mettre en campagne.

Vous devez vous dire : Voilà un gaillard bien impatient d’avoir un compagnon dans ses chasses aventureuses. Eh bien, monsieur et frère en saint Hubert, vous vous trompez ; ce n’est pas un associé que je cherche, mais bien un successeur.

Hélas ! oui, je donne ma démission ; les jambes ne vont plus, la carabine pèse à la main, la poitrine est oppressée en montant le plus petit ravin, les yeux seuls sont restés bons. Toute la machine a péri au champ d’honneur ; puissiez-vous en dire autant un jour ! Mais j’irai jusqu’au bout quand même, trop heureux si saint Hubert m’accorde la faveur de mourir sous la griffe et la gueule d’un lion.

En attendant que ce vœu soit exaucé, comme je ne puis répondre à tous les appels qui me sont faits par tous les Arabes, et que je