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Page:Gérard - La chasse au lion, 1864.djvu/182

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ils l’attaquent franchement, et lorsqu’ils le font, c’est une bataille où la victoire coûte cher, quand victoire il y a ; mais jamais un Arabe, seul ou accompagné, n’a osé marcher au devant du lion ou l’attendre sans abri la nuit.

L’orgueil insolent de ces hommes s’est abaissé par le fait d’un Français : ils ont été humiliés par la volonté heureuse d’un ennemi leur imposant le respect qu’ils refusaient à lui et aux siens.

Je voudrais qu’il y eût dans la province de Constantine une poignée d’hommes d’élite, pris dans l’armée ou ailleurs pour se livrer à la chasse du lion ; ces hommes, rétribués en raison de leurs fatigues et sûrs d’une récompense honorable en cas de blessures graves, ces hommes, dis-je, rendraient un service immense dans ce pays où il font parler aux yeux.

Je serais heureux et fier de commander cette petite troupe et de la diriger dans l’accomplissement d’une mission qui profiterait à la nouvelle et à l’ancienne France. Aurai-je cet honneur ? j’en doute. C’est plus difficile que d’avoir un successeur ; car, dans ce second cas, il ne faut qu’un noble cœur, qu’une nature d’élite qui se dévoue ; certes, notre pays ne manque pas de ce produit-là.

N’attendez-donc pas plus longtemps ; venez